Mon manuscrit illustré
Qui suis-je ?
Considérations préliminaires
Exemples d'interprétation
3 rêves célèbres posent question, voyez vous même
Simple question de jugeotte
Il est connu sous le nom de "l'injection faite à Irma", c'est le premier rêve interprété (mal) par Freud
Freud obnubilé par la sexualité, dont il définit clairement les symboles, ne les remarquera pourtant jamais dans ce rêve cité en exemple
Historique - qui est Irma ?
L'injection faite à Irma est un rêve assez court, voici la partie en cause :
- "Je prends peur et je la regarde. Elle a un air pâle et bouffi, je me dis: n’ai-je pas laissé échapper quelque symptôme organique ? Je l’amène près de la fenêtre et j’examine sa gorge. Elle manifeste une certaine résistance comme les femmes qui portent un dentier. Je me dis: pourtant elle n’en a pas besoin. -Alors elle ouvre bien la bouche, et je constate, à droite, une grande tache blanche, et d’autre part j’ aperçois d’extraordinaires formations contournées qui ont l’apparence des cornets du nez [...] une région infiltrée de la peau au niveau de l’épaule gauche (fait que je constate comme lui, malgré les vêtements)... M... dit: « Il n’y a pas de doute, c’est une infection, mais ça ne fait rien; il va s’y ajouter de la dysenterie et le poison va s’éliminer. » Nous savons également, d’une manière directe, d’où vient l’infection. Mon ami Otto lui a fait récemment, un jour où elle s’était sentie souffrante, une injection avec une préparation de propyle, propylène... acide propionique... triméthylamine (dont je vois la formule devant mes yeux, imprimée en caractères gras)... Ces injections ne sont pas faciles à faire... il est probable aussi que la seringue n’était pas propre.
[...] Malgré cela personne ne pourrait comprendre la signification du rêve après une simple lecture du récit préliminaire et du rêve lui-même." Détrompez-vous Monsieur Freud même sans lecture du récit préliminaire (mais tout de même après lecture du rêve ? ? ? !) tout le monde peut comprendre ce rêve, qui plus est en appliquant les outils ou grammaire que vous-même avez clairement définis. Je veux parler des symboles sexuels puisqu'ils semblent universels et quasi invariables.
J’écrivais sur un forum le 11/11/2005 à 18:09:22
Si un livre a changé ma vie – mais pas encore mon destin, à ce jour – il s’agit bien d’Introduction à la Psychanalyse de Freud.
Quelques pages essentielles (très peu en vérité) m’ont appris, à ma grande surprise, que les rêves avaient un sens. A partir de là, pour moi cela a démarré très fort et ne m’a plus jamais lâché : c’était il y a douze ans et dix mois.
Désormais si je rejette les conclusions Freudiennes j’y ai néanmoins puisé à ce que j’appelle sa grammaire, celle où il définit les mécanismes du rêve, quand bien même sont-ils entachés de lourdes erreurs dans leurs ressources.
Par contre, ultérieurement, son ouvrage majeur
"L'interprétation des rêves" tomba à plat pour moi
et ne réussit pas à me convaincre. L'injection faite à Irma
occupe tout le chapitre deux de cet ouvrage.
Quand Freud dit sex. Fliess répond opération du nez
Irma est en réalité une patiente nommée Emma Eckstein, elle consulte Freud dès l’âge de dix-sept ans pour des douleurs intestinales et un état dépressif. Freud, mais peut-il en être autrement de sa part, diagnostique quelle a été victime d’abus sexuels dans l'enfance et que ces symptômes physiques sont l’expression de ce trauma psychologique.
Dix années plus tard Freud la confie aux bons soins de son "cher magicien" Wilhelm Fliess, ami et confident.
L’oto-rhino-laryngologiste Fliess est l’inventeur de la "névrose nasale réflexe" laquelle établit une « correspondance structurale stricte entre les organes génitaux et le nez. » Lorsque l’on mixe tout cela il est immanquable que seule une opération du nez puisse apporter remède aux maux de ventre d’Emma/Irma. Vous suivez ? Freud lui confie sa patiente " en toute confiance" ; s’ensuit courant Février 95 l’ablation du cornet nasal moyen gauche.
Suites de l'opération
L’opération ne fut pas une réussite puisqu’Emma fait plusieurs hémorragies dont elle
manque de mourir ; le pire étant à venir.
Freud récupère sa patiente les jours suivants. Elle présente une infection et des
saignements et soudain, le 8 Mars, à l’occasion de soins, une odeur fétide et du
sang ont jaillis et se sont répandus. Un collègue appelé reste très réservé.
« Deux jours après, on me réveilla au matin - cela saigne encore aussi fort […]
Il était midi. Cela saignait abondamment du nez et de la gorge, l’odeur infecte
était très puissante. Rosanes (un confrère appelé à la rescousse) nettoya les
environs des ouvertures naturelles, sortit des caillots de sang qui adhéraient, et
soudain, tira sur quelque chose comme un fil,tira encore : avant que l’un de
nous ait eu le temps de réfléchir, un long morceau de gaze d’un bon demi-
mètre se trouva expulsé hors de la cavité. Immédiatement après surgit le
sang, la malade devint blanche, avec des yeux exorbités, le pouls inexistant »
Et je dirai que le pire du pire était encore à venir pour cette personne.
Pendant toute cette scène Freud, pourtant aguerri (a guérit qui, on se le demande ?), éprouve des vapeurs « je me sentis mal […] j’ai fui dans la pièce voisine, bu une bouteille d’eau, et me suis trouvé lamentable […] m’apporta un verre de cognac, et je redevins moi-même […] je revins, un peu flageolant ».
Un mois et demi plus tard il commence sa lettre coutumière à Fliess par : « Cher magicien » Ce n’est que par la suite que leur relation se dégrada, cependant Fliess réussit le prodige de préserver la confiance d’Emma jusqu’à la fin de sa vie ! Et le pire du pire du pire fut qu’Emma/Irma devint un temps psychanalyste, avec comme marque distinctive un visage ravagé par les séquelles de cette intervention. (? ! Est-ce du blabla , Cela n'apparaît pas sur sa photo ...)
Patience nous allons l'aborder ce rêve, et les symboles sexuels en question et ce sera bref
Exérèse et exégèse
"Celui de mes malades qui me préoccupe le plus, c'est moi-même"
écrit-il à son ami Wilhelm Fliess
Le rêve de Sigismond, contrairement à celui de René (Descartes, également sur ce site), ne comporte aucun effet spécial et la scène se déroule, à quelques détails près, comme elle aurait pu se dérouler dans la réalité, cependant mis en parallèle avec celui de 1619 on remarquera une similitude dans l’attitude de nos deux personnages oniriques : sûrs d’eux et affirmatifs dans leurs écrits et préceptes mais complètement dépassés par la réalité la plus basique. Or tous deux sont animés par cette intention de réformer le savoir, "d’ouvrir les yeux" de leurs contemporains pour les siècles des siècles.
En 1931, dans sa préface à la troisième édition anglaise (révisée), Freud écrit à propos de son livre
qu'il demeure « pour l'essentiel inchangé ». 36 années sans remarquer qu'une certaine seringue ...
Exégèse Un psychanalyste Robert C. Colin affirme "Il ne fait aucun doute que l’ensemble des interprétations faites après Freud enrichit la compréhension que nous nous faisons, sur les plans narcissique, archaïque, objectal, pré-œdipien et œdipien, des enjeux transférentiels qui présidaient chez Freud, le 24 juillet 1895, à l’élaboration de son rêve. Elles nous livrent, chacune, une part de vérité dont nous n’avons pas ici à débattre." Ouf ! Nous l'avons échappé belle ! Mon exégèse ne sera que faiblarde, blafarde et exempte d'un brio furieusement classificatoire.
- "Crois-tu vraiment qu’il y aura un jour, sur la maison, une plaque de marbre sur laquelle on pourra lire : C’est dans cette maison que le 24 juillet 1895, le mystère du rêve fut révélé au Dr Sigmund Freud" demande notre homme à son ami Fliess spécialiste du nez (pour faire court contrairement à Cyrano) impliqué dans cette affaire car auteur d'une bourde monumentale.
Composante sexuelle et erreur médicale figurent dans ce rêve
Composante sentimentalo-sexuelle
Lorsqu’apparait dans un rêve ce genre de mention "au niveau de l’épaule gauche (fait que je constate comme lui, malgré les vêtements) […] matité à la base gauche" on se trouve à ne pas douter sur le terrain affectif . . . on est d’ailleurs enclin à se questionner sur cette mention de vêtements écrite entre parenthèses et cet aspect sentimental (au sens large). D’autre part cet affectif (et plus) n’est possiblement pas des plus honorables car "Elle manifeste une certaine résistance comme les femmes qui portent un dentier. Je me dis: pourtant elle n’en a pas besoin".
Sachez que je me propose d’expliquer ce qui a trait à la sincérité lorsqu’il est question de dents dans les rêves, mais ce n’est vraiment pas simple à asseoir.
Reste un point superfétatoire "je constate, à droite", on ignore là selon quel point de vue (examinateur ou examinée – droite ou gauche) situer la narration.
Je n'oublie pas que c'est, dans la réalité, de l'ablation du cornet nasal moyen gauche dont il s'agit.
Composante sexuelle
"L'appareil génital masculin trouve sa représentation symbolique dans les objets dont la forme lui ressemble: bâtons, cannes, hampes, lances. . . comme dans ceux dont la fonction est de pénétrer à l'intérieur d'un corps en le blessant : toutes les armes à feu (fusils, pistolets. . .)
Tout aussi compréhensible est la représentation du membre viril par des objets d'où coule un liquide: robinets, ainsi que ceux qui s'allongent mécaniquement: lampes électriques de bureau, stylos automatiques etc. Parmi les symboles de la sexualité moins faciles à comprendre, nous citerons les reptiles, le fameux serpent".
Voilà donc ce que dit Freud à propos des symboles sexuels masculins. Nous en avons coupé ;-) quelques-uns que nous n’avons jamais rencontré, ou bien encore qui n’ont pas la valeur que leur attribue Sigismond.
Nous soulignerons la grande fréquence de ces couteaux ou armes "dont la fonction est (ou peut être) de pénétrer à l’intérieur d’un corps en le blessant".
Un exemple perso pour vous éclairer
J’ai eu à connaître le rêve d’une jeune fille qui s’injectait de la drogue dans le bras gauche.
La seringue, à l’instar d’une arme peut pénétrer dans le corps humain en le blessant (pour le soigner habituellement). Par analogie elle peut donc être substitutive du sexe masculin; ce bras gauche confirmant le côté sentimental.
Il est intéressant de noter que ce rêve établit un parallèle: rapport sexuel/injection de drogue, pour souligner les risques, communs aux deux pratiques, de transmission des MST ou maladies sexuellement transmissibles. Et puis tiens, si une image est surdéterminée, pourquoi ne pas y voir le côté accroc de tout amoureux.
Irma
Nous savons également, d’une manière directe, d’où vient l’infection. Mon ami Otto lui a fait récemment, un jour où elle s’était sentie souffrante, une injection avec une préparation de propyle, propylène... acide propionique... triméthylamine (dont je vois la formule devant mes yeux, imprimée en caractères gras) ... Ces injections ne sont pas faciles à faire... il est probable aussi que la seringue n’était pas propre.
Le côté gauche - commentaire
les blessures au côté gauche, la douleur que l'on ressent au côté gauche, les accidents qui se produisent par la gauche, signent les douleurs affectives et tout ce qui touche aux sentiments. Ce côté gauche est dit celui du cœur et il n'y a pas à revenir là-dessus. Il est donc essentiel que le côté en question vous soit spécifié par exemple quand un virage est pris, quand un mal se fait sentir, quand on aperçoit quelqu'un sur le côté – comment dire ? À chaque fois que c'est nécessaire donc ! Vous aurez là une indication primordiale.
Le côté droit concerne tout le reste. À savoir la matérialité, la santé, etc. tout ce qui n'est pas foncièrement sentimental.
Je m’oppose à ceux qui voient dans ces latéralités, et selon leur obédience, le côté passif de l'activité, quelque chose d'inconscient ou de conscient, le passé…Pourquoi pas un ballottement mamellaire, gonadique, ou une sensibilité politique tant que nous y sommes ?
Dans ce rêve l'ami de Freud l’oto-rhino-laryngologiste Fliess est identifié sous le pseudo Otto > > logique
La méthodologie freudienne est idéale pour se fourvoyer
Dans l'analyse de ce rêve Freud perd totalement de vue ses propres ressources (symbolisme sex) pour s'enferrer dans les méandres de la libre association
Ça me gonfle de tourner autour du pot voici en vrac ce que j'écrivis il y a bien longtemps Il me semble que l’on peut admettre que ce rêve est né du refus de Freud d’admettre que son ami vénéré a commis une faute grave . Que ce rêve est tout simplement né d’une tension, qui lui fit d’ailleurs tourner de l’œil. Freud s’étalera sur je ne sais combien de pages pour en extraire un tout autre suc. À grand renfort de connexions et d’attendus qui n’ont rien à voir avec ce qui est en cause il réussira toutefois à subjuguer le monde ou à créer le doute. Sa théorie est depuis lors devenue incontournable.
N’est-il pas, ce rêve, causé par une tension ?
Il est clairement question d’une patiente, Irma, qui présente une infection en cours de généralisation dont le foyer a "l'apparence des cornets du nez". En résumé l’essentiel du rêve tient en deux lignes et le nœud gordien en est là, une infection que Freud ne veut pas voir. Défaite Irma lui fait part d’une inquiétante plainte organique, il finit par prendre peur et considère son état général. Le doute s’insinue « finalement, n’ai-je pas négligé quelque chose d’organique? » Après toutes ces palabres stériles ― un comble dans ce contexte ! ― l’examen qu’il pratique lui révèle des anomalies qu’il n’identifie pas, dont « d'extraordinaires formations contournées » Un confrère à son tour, examine la malade et confirme […] Il n'y a pas de doute, c'est une infection ». Ami lecteur rassure-toi Irma guérira, en étant davantage malade, car tout ce poison va s’éliminer par… une chiasse purgative « mais ça ne fait rien; il va s'y ajouter de la dysenterie et le poison va s'éliminer. »
Un petit rajout le 2 Juillet 2020 parce que m'enfin tout est inclus dans ce rêve, il n'y a aucun élément à chercher à l'extérieur
S’il est couramment admis qu’un seul rêve est insuffisant à rendre compte de lui-même, et par là pratiquement impossible à être compris, c’est en fait une vue de l’esprit qui n’a pour substance que de paraître logique. Il est en effet courant de lire qu’il faut une longue suite de rêves pour comprendre une personne et ses rêves – ce qui est de fait quelque peu circulaire. Par ailleurs je justifie qu’à la base le rêve est conjoncturel et non pas structurel.
Un rêve, ou les rêves d’une même nuit, se suffisent à eux-mêmes. Cela ne veut pas dire qu’on pourra aisément les comprendre, mais la possibilité est là, à portée de main. L’on voit que tel est le cas dans ce rêve de l’injection faite à Irma. L’on s’interrogera sur cette fixation de Freud sur des à-côtés qui sont en fait des hors-sujet.
Un des piliers de l'exploration freudienne des rêves est la condensation. Celle-ci veut qu'une image soit surdéterminée. Elle incorpore ainsi plusieurs éléments. Cette condensation ainsi décrétée s'harmonise ici avec la multiplicité des sens du rêve (rappelez-vous : c'est le rêve - oignon) qui est induite par la libre association, - bonne à tout faire de la psychanalyse. Une comparaison permettra, je crois, d'appréhender ce phénomène que je classe encore au niveau de la pertinence. Il est vrai que de multiples échos peuvent être débusqués dans une seule image d'un rêve ; pour autant serons-nous avisé de les rechercher, voire de nous y égarer. Une note que l'on frappe sur un piano, déclenche des harmoniques que l'on peut entendre résonner ; devons-nous pour autant les écouter ? Surtout, de quelle importance sont-elles pour celui qui les a déclenchées. Le psychanalyste, lui, chipote sur ces harmoniques qu'il nomme condensation et qui l'intéressent prodigieusement, quitte à en oublier la note génératrice qui seule devrait trouver place dans le fil mélodique.
SPONTANEITE D'EVOCATION
C'est pareillement dans la libre association qu'il trouve ce genre d'écho. Celle-ci au besoin se nourrit du romantisme de lectures classiques, romantiques et poétiques pour Freud, mythologiques pour Jung. Ce fut la principale erreur de ce maître de la pensée ; elle l'entraîna hors sujet. Il ne sut pas reconnaître la force de la spontanéité d'évocation du rêveur. Car celui-ci reste tout imprégné des arrières plans constitutifs de son rêve, lesquels proviennent de son ressenti et restent à portée de main - en tenue de camouflage - Finalement cela rappelle assez ce genre de dessin-devinette : " le chasseur a égaré son chien dans ce dessin. Aide-le à le retrouver. "